CAN 2023: L’affaire Mughe, le foot et la renaissance africaine

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Hier, en fin de soirée, l’on apprenait, tous ahuris, que Mughe François, récemment sélectionné par Rigobert Song Bahanag, dans la perspective de la prochaine coupe d’Afrique des nations de football, a finalement renoncé… et choisi de rester en club, le temps de la grand messe du football africain.

Voilà, tel un maronnier, la sempiternelle question de l’arrimage de la coupe d’Afrique des nations s’invite de nouveau à la discussion, sur le chemin qui nous conduit sur les bords de la lagune.

Organiser une CAN en Juin, pour faire plaisir aux Européens, alors qu’il pleut sur une large partie du continent ??? Surtout pas ça !

Organiser une CAN en Juin, parce que les européens n’en veulent pas en Janvier, au moment où le Mali, Burkina, Niger, fiers comme jamais, incarnent le projet d’émancipation de l’Afrique de la figure tutélaire et paternaliste Occidentale ???? Surtout pas ça ! Surtout pas maintenant !

À défaut d’être précurseur, la géopolitique du sport a toujours été avant-gardiste en ce qui concerne les grandes avancées sociopolitiques de l’histoire.

Il ne faut surtout pas qu’aujourd’hui, les footballeurs et l’instance panafricaine en charge la gestion du football, la CAF (confédération africaine de football), cèdent au chantage du grand capital européen.

Mais, comme il ne s’agit pas simplement d’une question de fierté, il faut créer les conditions d’un rapport de force qui nous soit plus favorable.

1- Améliorer la qualité des championnats locaux, pour retenir le plus longtemps possible nos talents, sur le continent.

2- Améliorer l’image de marque et le prestige – pays de nos fédérations nationales, de manière à mettre en place des mécanismes structurels qui amènent les européens à devoir nous respecter.
C’est grâce à son capital prestige(son aura) que le Brésil fait face – avec le chantage en moins – à ce problème de libération de joueurs, lors de grandes compétitions continentales.

Quel club européen oserait retenir en son sein une super star du Brésil durant la Copa America ?? Quel club ?!

Aussi, faut-il rappeler, que dans cet univers du football, où l’on ne respire qu’au rythme de celui qui paie, il est temps que les clubs européens fassent un sursaut d’élégance, et accordent à leurs employés africains, d’aller défendre les couleurs de leurs pays. C’est une question de dignité, bon sang !

Dignité et élégance : je ne suis pas naïf. Je sais aussi que le capitalisme ne s’accomode pas vraiment de ces notions, passablement morales.
Hélas !

Luc Perry Wandji .

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